Le lancement du service Aérobus, opérationnel depuis le 1er décembre, apporte enfin une réponse structurée à une problématique longtemps persistante : comment relier Casablanca à l’aéroport Mohammed V avec un service fiable, régulier et accessible. Initiée par l’ONDA et opérée en partenariat avec Alsa Al Baida, cette navette propose un trajet toutes les 30 minutes, disponible 24h/24 au tarif unique de 50 DH.
À l’approche de la CAN 2025 et dans un contexte de fréquentation aérienne croissante, cette solution vient combler un vide entre les offres existantes — train, taxi et VTC — en offrant une combinaison rare de continuité, prévisibilité et confort, jusque-là difficile à réunir sur ce corridor stratégique.
Face à cette nouveauté, le train conserve un atout évident : un tarif accessible de 60 DH et une fréquence régulière. Les horaires sont consultables sur l’application ONCF, ce qui facilite la planification du voyageur. Toutefois, le rail souffre d’une contrainte structurelle : en cas d’incident sur la voie ou d’aléas techniques, les alternatives sont limitées. Lorsqu’un train est supprimé ou fortement retardé, il reste difficile pour les passagers — notamment ceux ayant un vol imminent — de se réorganiser rapidement. Pour un aéroport international, cette dépendance à une seule ligne qui ne peut être contournée constitue un vrai point faible, souvent vécu comme une forme d’inconfort logistique.
Les taxis restent la solution historiquement la plus connue entre Casablanca et l’aéroport, mais non sans contraintes. Le tarif moyen avoisine 300 DH, sans garantie de standardisation selon l’heure ou le quartier de prise en charge. Contrairement à l’aéroport, qui dispose d’un espace dédié aux taxis réglementés pour les arrivées, Casablanca ne possède aucune plateforme organisée pour les départs vers l’aéroport, ce qui rend la disponibilité variable, surtout tôt le matin ou tard le soir. Pour les voyageurs réguliers ou professionnels, cette absence d’infrastructure physique normalisée crée une incertitude qui pèse sur la ponctualité — un élément critique lorsqu’il s’agit de vols internationaux.
Quant aux applications VTC comme Uber ou inDriver, elles séduisent par leur flexibilité : réservation à la demande, arrivée directe à domicile et tarification oscillant entre 200 et 300 DH. Cependant, leur statut demeure problématique. Faute de cadre légal clair au Maroc, ces services sont encore considérés comme non réglementés, parfois assimilés à du transport clandestin. Cela entraîne une fragilité opérationnelle : annulations imprévues, refus de trajet, difficultés à garantir une prise en charge lors des départs très tôt le matin — précisément les moments où les voyageurs ont le plus besoin de fiabilité. Cette instabilité, structurelle et non occasionnelle, limite leur capacité à devenir une solution de référence pour l’accès à un hub stratégique comme l’aéroport Mohammed V.
Dans ce paysage contrasté, Aérobus s’impose comme une alternative structurée, prévisible et pensée pour absorber des flux élevés. Avec un tarif inférieur à toutes les autres options motorisées, une disponibilité 24/7, et une fréquence régulière, la navette répond à la fois au besoin de continuité et à l’exigence de performance logistique. Elle ne remplace pas totalement les autres modes, mais elle rééquilibre enfin le marché en introduisant un service public moderne, accessible et aligné sur les standards internationaux des grandes plateformes aéroportuaires. Pour les passagers, qu’ils soient touristes, voyageurs d’affaires ou résidents marocains, le choix devient désormais plus lisible : chaque mode a ses forces, mais Aérobus apporte la stabilité qui manquait depuis longtemps au corridor Casablanca–Mohammed V.