Besoin de tirer vers le haut
Le Maroc compte plus de 800 Freight Forwarders qui opèrent dans ce secteur et qui emploient un nombre considérable d’opérateurs et de techniciens spécialisés, d’ingénieurs et de Managers. Ces acteurs sont théoriquement les partenaires incontournables des échanges économiques du pays. Cependant, le métier souffre toujours de concurrence déloyale, d’intrus et du manque d’accompagnement de la part des autorités de tutelle.
Le Maroc s’est fixé ces dernières années comme objectif, entre autres, la consolidation d’une réelle compétitivité logistique de l’économie du pays afin de le rendre attractif et devenir une destination de choix pour les investissements créatifs d’emploi et de valeur ajoutée, et aussi l’amélioration de la compétitivité des échanges commerciaux du Maroc aussi bien intérieurs qu’extérieurs.
Cet objectif ne peut être réalisé sans développement des infrastructures de transport, sans réformes et libéralisation des modes de transport et sans mise à niveau des services logistiques.
Le secteur du Forwarding constitue un élément important et incontournable dans cette mise à niveau des services logistiques, vu son rôle dans l’amélioration de la compétitivité des échanges commerciaux du Maroc.
Ce secteur (encore jeune) n’est pas encore bien organisé et structuré sur le plan juridique (malgré l’instauration des conditions d’éligibilité pour accéder à la profession) et sur le plan économique (relations commerciales avec les Armateurs, les compagnies aériennes et les Sociétés de TIR).
D’après les statistiques (officieuses) de l’office des changes, le Maroc compte plus de 800 Freight Forwarders qui opèrent dans ce secteur et qui emploient un nombre considérable d’opérateurs et de techniciens spécialisés, d’ingénieurs et de Managers.
La stratégie Nationale pour le développement de la compétitivité logistique prévoit un plan de formation qui mettra à la disposition du secteur les profils nécessaires pour accompagner son développement, veillera au développement des infrastructures de transport (Ports, Routes, Voies ferrées et Aéroports), facilitera et mettra en place une réglementation transparente pour l’accès au foncier réservé aux activités logistiques (ZLMF).
La stratégie prévoit aussi la création des conditions nécessaires à l’agrégation des Très Petites Entreprises (TPE) autour du métier de commissionnaire.
Mais, déjà les Freight Forwarders qui existent depuis des années, qui ont gagné en maturité et qui capitalisent sur leurs expériences, souffrent de la concurrence direct des fournisseurs de transport qui continuent à ne pas intégrer les Freight Forwarders dans leurs stratégies commerciales comme intermédiaires privilégiés pour la commercialisation du fret, comme c’est le cas aux Etats - Unis où 90 % du fret passe par les Freight Forwarders.
Les Importateurs et Exportateurs contribuent eux aussi au non-développement du secteur du Freight Forwarding au Maroc par la culture qui a pris place ces dernières années : LE PAIEMENT A ECHEANCE (60, 90,120 voire 180 jours) profitant de la concurrence accrue que connait le secteur et aussi de la largesse que leur accordent certains Freight Forwarders. Les importateurs aujourd’hui payent, dans la plupart des cas, les fournisseurs à l’avance ou contre remise documentaire ou crédit documentaire, payent les Droits de Douanes à l’arrivée et bénéficient d’un crédit auprès du Freight Forwarder pour le transport international.
Les Exportateurs qui vendent en incluant le transport (CFR/CPT) sont parfois eux aussi payés à l’avance ou contre remise ou crédit documentaire et ne payent la facture du transport international qu’à échéance !!
En quelque sorte, les Freight Forwarders financent en partie l’activité des importateurs et exportateurs.
Cette situation pousse la plupart des Freight Forwarders à adopter cette politique de crédit accordé aux clients pour garantir une part de marché avec tous les conséquences néfastes que cela peut avoir sur leurs trésoreries. L’autre face de ce phénomène est l’apparition dans le secteur de personnes ‘’MOUL CHOKARA’’ qui se positionnent dans le métier sans pour autant avoir les compétences et le savoir faire nécessaires dans le domaine.
Alors vivement une mise à niveau qui prenne en considération la réglementation et l’organisation du secteur du Freight Forwarding pour le tirer vers le haut et faire de lui un partenaire incontournable dans le développement des échanges commerciaux du Maroc.
MALIANI