MSC : Le système d’évaluation par Indicateur d’intensité de carbone est à revoir
Mediterranean Shipping Company , première compagnie maritime au monde, soutient les critiques formulées à l’encontre de la réglementation sur l’indicateur d’intensité de carbone (CII), craignant que la méthodologie utilisée n’entraîne des conséquences imprévues et des pénalités injustes.
Dans le cadre du système d’évaluation de l’IIC ( Indicateur d’intensité de carbone) , prévu d’entrer en vigueur en 2023, les navires se verront attribuer différentes notes en fonction de leur taux d’efficacité, mesurant la distance parcourue, la vitesse ainsi que l’intensité de l’utilisation du navire.
La note dépendra fortement de la façon dont un navire est négocié, détail largement dicté par l’affréteur du navire. Par ailleurs, les facteurs pouvant influencer cette prise de décision sont les réalités opérationnelles, comme la congestion des ports ou l’infrastructure portuaire, une autre question qui échappe au contrôle des armateurs. Générant ainsi, une mauvaise évaluation du navire, impactant les armateurs..
« Comme beaucoup à travers le monde universitaire et l’industrie l’ont dit, la façon de calculer le taux d’efficacité annuel AER devrait être révisée pour éviter des conséquences involontaires qui fausseraient la performance d’un navire passant beaucoup de temps au port », a déclaré un porte-parole du groupe MSC.
« En l’état actuel des choses, la méthodologie proposée pourrait conduire à des situations dans lesquelles la notation d’un navire se dégraderait simplement parce qu’il passe plus de temps au port. Nous nous demandons respectueusement si cette conséquence involontaire pourrait être évitée en modifiant la méthodologie. »
Le MSC convient que la CII ne devrait pas effectivement « pénaliser les navires qui font du commerce sur des distances plus courtes et en attendant à quai. »
Selon MSC, ‘il serait de loin préférable d’avoir un indicateur opérationnel qui récompenserait les navires plus productifs, notamment en se basant sur la cargaison transportée plutôt que sur une valeur théorique qui peut ne pas être en corrélation avec le travail de transport effectué.
Ceci étant dit, le porte-parole de MSC a déclaré que MSC soutiendrait et se conformerait pleinement à la réglementation de la CII par le biais d’une série de mesures, ajoutant que la société était très bien préparée à le faire.
De son côté, Maersk a déclaré que le respect des réglementations de l’OMI 2023 aura un impact assez important sur l’offre de navires sur le marché du transport par conteneurs à long terme.
Søren Skou, PDG d’A.P. Møller – Mærsk A/S, estime que pour se conformer à la réglementation, la compagnie aura besoin de 5 à 15 % de capacité supplémentaire jusqu’en 2030 si elle choisit de réduire la vitesse de ses navires.
Pour les navires plus anciens, la réduction de la vitesse et l’utilisation de biocarburant ont été identifiées comme les deux moyens les plus évidents de respecter le règlement. La réduction de la vitesse sera d’autant plus importante que les quantités de biocarburants seront insuffisantes, ce qui entraînera une pression accrue sur l’offre en raison de l’adaptation des itinéraires de navigation.