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Casablanca sans poids lourds : une décision en quête de redressements ou un rêve irréalisable

L’interdiction de la circulation des poids lourds dans certaines parties de la ville de Casablanca, suivie de sa suspension dès le lendemain, soulève de nombreuses interrogations sur la façon dont cette mesure a été élaborée et sur les raisons de son retrait rapide.

Le principal problème réside dans le fait que cette interdiction a été décidée sans une concertation suffisante avec les parties prenantes, notamment les transporteurs, les industriels et les commerçants. Les zones concernées par cette mesure sont des lieux clés pour les échanges commerciaux et industriels, et les poids lourds jouent un rôle essentiel dans l’acheminement des marchandises. Les responsables ont peut-être été motivés par une volonté de réagir rapidement face aux enjeux de congestion et de pollution, mais ils n’ont pas pris en compte les implications économiques de cette décision, notamment l’impact sur les entreprises locales et le secteur du transport.

la suspension  rapide de la décision  a mis en évidence une prise de décision précipitée, sans analyse approfondie de la faisabilité ni consultation des acteurs concernés

Dès l’annonce de la mesure, les protestations ont fusé. Les transporteurs ont fait valoir que la ville ne disposait pas encore d’infrastructures périphériques suffisantes pour permettre une circulation fluide des poids lourds en dehors des zones urbaines centrales. L’absence d’alternatives logistiques viables signifiait que ces camions seraient obligés de prendre des itinéraires plus longs, augmentant ainsi leurs coûts et leur temps de transport. En outre, de nombreux commerçants et industriels ont souligné l’importance des poids lourds pour leur approvisionnement en matières premières et la livraison de leurs produits, rendant la mesure difficilement applicable.

Face aux protestations croissantes, les autorités ont suspendu la mesure dès le lendemain, soulignant une décision précipitée, sans étude de faisabilité ni consultation des acteurs concernés. Ce retrait a mis en évidence des lacunes dans la gestion de la circulation des poids lourds et dans la planification urbaine.

Ce revirement montre la nécessité d’une planification plus rigoureuse pour réguler la circulation des poids lourds à Casablanca. Il est crucial de développer des infrastructures périphériques adaptées et de consulter les transporteurs pour trouver un compromis entre réduction de la congestion et besoins du secteur.

Bien que cette suspension soit un échec temporaire, elle souligne la nécessité de penser à long terme. Casablanca pourrait un jour réaliser son rêve de devenir une métropole plus fluide et moins dépendante des poids lourds en développant des infrastructures logistiques adaptées et en mettant en place des solutions de transport multimodal. Cependant, cela nécessitera un investissement considérable dans les infrastructures, ainsi qu’une coordination continue entre les autorités publiques, les entreprises et les citoyens pour transformer cette vision en réalité.