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Le secteur du fret aérien tente de s’adapter à la crise du COVID-19 en convertissant des avions de passagers en cargos puisque la demande sur le marché des passagers a été réduite au minimum absolu à cause de l’interdiction de voyager.

Jusqu’à présent, les effets ont été minimes avec le marché du fret aérien toujours dans le chaos, cependant, au cours du week-end (11/12 avril), des rapports ont révélé que la US Federal Aviation Authority était sur le point d’autoriser les compagnies aériennes américaines à retirer le siège de leur avion permettant un plus grand espace de chargement.

Cela se produit déjà dans certaines régions, avec Air Canada «reconfigurant» trois avions de passagers pour augmenter leur capacité de fret au-delà du fret ventre. AirFrance-KLM a redéployé deux Boeing 747 «combis» tandis qu’Etihad a annoncé la création de 10 nouvelles routes principalement vers l’Asie mais aussi vers Amsterdam à l’aide de Boeing 787 convertis.

Il semble qu’un certain nombre de ces appareils soient utilisés pour établir des itinéraires d’urgence entre des sites importants tels que la Chine, l’Europe et les États-Unis. Par exemple, dans le cas d’AirFrance-KLM, un «pont aérien spécial de fret» pour Philips a été établi entre la Chine et Amsterdam. Ceci est vraisemblablement conçu pour soutenir la production au sein de la division des équipements médicaux de Philips.

Jusqu’à présent, l’infiltration de nouvelles capacités sur le marché du fret aérien ne semble pas avoir eu beaucoup d’impact sur les prix ou les retards. L’un des problèmes est que la demande pour le mouvement des produits de santé reste très élevée, avec des vêtements de protection individuelle simples à bas prix qui normalement seraient déplacés par mer et consomment désormais de gros volumes de fret aérien. Il y a également une activité furieuse dans la chaîne d’approvisionnement d’articles à capital élevé tels que les appareils de respiration artificielle avec, par exemple, le gouvernement chinois implorant les Suisses d’envoyer des composants fabriqués en Suisse vers la Chine pour leurs fabricants.

Il en résulte que les prix restent à des multiples de leurs niveaux normaux, certains participants n’étant pas sensibles aux prix. Les délais de livraison pour le fret aérien sont souvent compris entre une semaine et deux semaines selon l’itinéraire.

Bien sûr, le danger pour les compagnies aériennes est que si elles déploient une flotte de cargos adaptés, elles pourraient être confrontées dans quelques jours ou semaines à l’effondrement de la demande à mesure que la crise se dissipe. Le danger est qu’ils seront bloqués avec des avions convertis et une baisse de la demande alors que le monde revient à des solutions de fret maritime moins chères.

C’est pour cette raison que d’autres compagnies n’ont pas transformé leurs avions mais ont simplement utilisé en plus des soutes des bagages, la cabine des passagers (photo) pour charger des marchandises relativement légères (consommable médical).