M. Basil L. Pietersen, Président de RAME, ‘‘Plus d’opportunités que de menaces pour le freight forwarding !’’
En assistant à une séance publique des travaux de RAME pour la session 2017, on constate chez le président dynamisme et rigueur mais en même temps le sens de l’humour. Dans ce court entretien, il nous parle du métier du freight forwarding, des partenaires et aussi de l’Afrique, le continent du futur. Il est très optimiste, vous allez le constater.
T&L : Nous vous souhaitons la bienvenue au Maroc. Quelle image gardez-vous de votre visite ?
Basil L. Pietersen : Je suis vraiment heureux de voir de près toute cette dynamique dans le secteur logistique. Votre pays progresse et à grands pas. J’ai effectué une visite au port de Casablanca parmi la délégation du RAME. Le port ne cesse de se développer et de s’étendre, des chantiers dont en cours un nouveau terminal à conteneurs. Les choses progressent à un rythme raisonnable. Hier des responsables venus de Tanger nous ont fait d’intéressantes présentations sur Tanger Med. Ils ont réalisé de belles choses en termes de volumes mais aussi en ce qui concerne la sécurité et les procédures, la coordination avec les opérateurs.
Quelle est votre propre vision du futur pour le métier de freight forwarder ?
Le freight forwarding se porte bien. Nous sommes optimistes. Avec l’accroissement du commerce mondial, l’émergence de certaines nouvelles régions comme l’Asie du Sud Est et tous ces grands chantiers qui sont lancés, comme c’est le cas chez nous en Afrique, nous ne pouvons être que satisfaits. Ce sont là de grandes possibilités pour nos confrères freight forwarders.
Le E – forwarding n’est-il pas une menace sérieuse ?
Pas du tout ! Les nouvelles technologies sont des outils. Le freight forwarder doit savoir les utiliser à son profit pour se développer et apporter plus de valeur à ses clients. Chaque fois qu’il y a une avancée technologique, il y a cette peur que ce sera sur les dépens de notre métier. Avec l’invention du fax, du télex et de l’internet, ce fût pareil, on disait que c’était la fin du freight forwarding et finalement c’est tout à fait l’inverse qui se produit, le métier connait à chaque fois des progrès spectaculaires grâce à ces avancées technologiques. C’est le forwarder professionnel qui crée de la valeur grâce à sa connaissance du besoin de son client, sa capacité à trouver les bonnes solutions et à son conseil.
Comment vous considérez les manœuvres des compagnies maritimes pour augmenter les taux (peak season surcharge par exemple) ?
Nous voulons bien que les compagnies maritimes gagnent de l’argent, qu’elles se portent bien. Nous sommes intéressés à ce que tous les maillons de la chaîne logistique soient forts. Cependant, il faut que les relations entre nous soient basées sur la confiance. Nous sommes des partenaires et nous demandons à être consultés pour concertation avant la prise des décisions
qui nous touchent directement.
L’Afrique, comment progresse-t-elle dans ce secteur ?
L’Afrique est aujourd’hui le seul continent où il y a possibilité de croissance. Le monde entier la voit comme une opportunité pour le futur. L’Afrique est dans une phase de grands chantiers. Certains sont liés directement à notre secteur comme la construction de nouveaux ports en eau profonde, des routes, des chemins de fer. D’autres chantiers d’infrastructures concernent l’aménagement, l’industrie et l’habitat et là aussi ce sont des opportunités pour le fret frowarding dans notre continent.