La réalité des biocombustibles
Bien que les biocombustibles soient considérés comme des sources d’énergie de l’avenir, John DeCicco, professeur-chercheur à l’Institut de l’énergie de l’université du Michigan a démontré que ce n’est pas tout à fait vrai. Selon lui, la quasi-totalité des études utilisées pour promouvoir les biocombustibles en tant que solutions de rechange écologique aux carburants à base de pétrole, sont imparfaites et doivent être refaites. Le chercheur a passé en revue plus de 100 articles publiés depuis plus de deux décennies.
Une fois la méthodologie erronée est corrigée, les résultats démontrent très probablement que les stratégies utilisées pour promouvoir les biocarburants-telles que la norme de carburants renouvelables US et de la Californie Low-Carbon carburant Standard - agissent négativement quand il s’agit des limites pour les émissions nettes de gaz carbonique de réchauffement climatique. Le problème majeur avec les études existantes, c’est qu’elles n’expliquent pas correctement le processus de l’échange du dioxyde de carbone avec l’atmosphère lors de la culture du maïs, soja et de la canne à sucre, pour en faire des biocarburants, a déclaré John DeCicco. ‘‘Presque tous les champs exploités pour produire les biocombustibles étaient déjà employés pour des récoltes agroalimentaires. On peut déjà en déduire qu’il n’y a pas eu de réduction significative de la quantité d’anhydride carbonique enlevé de l’atmosphère. Par conséquent, il n’y a aucun avantage pour le climat’’, a dit le chercheur. Le vrai défi est de développer des méthodes pour éliminer l’oxyde carbonique à des allures plus rapides et sur de plus grandes échelles comme cela s’est accompli actuellement par les activités agricoles et de sylviculture. En se focalisant plus sur l’augmentation de la réduction nette des oxydes carboniques, et en instaurant des politiques plus efficaces pour le climat qui doivent contrebalancer les émissions résultant de la combustion de l’essence, du gasoil et d’autres combustibles liquides.
Dans son rapport, DeCicco examine les quatre approches principales qui ont été employées pour évaluer les impacts d’oxyde carbonique des carburants liquides utilisés dans le transport, les carburants à base de pétrole et les biocombustibles à base de plantes. Sa cible principal est ‘‘l’empreinte carbone’’, un type d’analyse du cycle de vie proposé vers la fin des années 80 comme
manière d’évaluer toutes les émissions d’oxydes carboniques et d’autres gaz à effet de serre liés à la production et utilisation des carburants de transport. Plusieurs analyses de l’empreinte carbone des carburants ont été publiées depuis cette époque et ont conduit à un désaccord sur les résultats. Néanmoins, ces méthodes ont été préconisées par les groupes environnementaux et ont été plus tard adoptées par le Congrès américain, ce qui a permis que les biocombustibles soient considérés, par les États-Unis, comme Norme de carburant renouvelable.
Dans son analyse, DeCicco prouve que ces comparaisons d’empreinte carbone ne reflètent pas correctement la dynamique du cycle de carbone terrestre, car ne tenant pas compte des quantités d’anhydride carbonique échangés pendant la croissance des plantes. D’autant plus que le processus se produit sur toutes les terres productives, pour en produire du biocombustible ou pas. ‘‘Ces erreurs de modélisation permettent d’expliquer pourquoi les résultats de telles études sont restés si longtemps l’objet de fortes contestations. Les désaccords ont été particulièrement pointus dans la comparaison des biocombustibles, tels que l’éthanol et le biodiesel, aux carburants conventionnels, dérivés du pétrole, tels que l’essence et le diesel’’.
Source : University of Michigan