Le Havre : le déchargement sous tension du Maersk Sembawang

Par Youness Elayammi – 16 Octobre 2025
L’arrivée du Maersk Sembawang au port du Havre n’est pas passée inaperçue. Sur le pont du géant des mers, plusieurs rangées de conteneurs se sont affaissées, formant une mosaïque chaotique d’acier cabossé et de peinture écaillée. Un spectacle rare, presque surréaliste, dans l’univers ultra-réglementé du transport maritime. Depuis, l’opération de déchargement se déroule sous haute surveillance.
Les dockers et les équipes techniques travaillent au millimètre. Chaque mouvement de grue est calculé pour éviter d’aggraver la situation et prévenir tout risque de chute supplémentaire. Autour du navire, la zone a été partiellement bouclée : pompiers, autorités portuaires et inspecteurs maritimes veillent à la sécurité des opérations. Le mot d’ordre : prudence. Car au-delà des dégâts matériels, c’est l’équilibre du navire et la sécurité du personnel qui priment.
Selon les premières observations, le navire aurait affronté une forte houle avant son entrée au port, provoquant un décalage de charge. Les conteneurs empilés, soumis à la pression du vent et du roulis, auraient alors cédé. Ce type d’incident reste rare mais rappelle la fragilité d’une logistique mondialisée où la moindre erreur d’arrimage peut se transformer en casse-tête industriel.
Pour le Havre, cet épisode met en lumière l’importance de la rigueur dans la chaîne portuaire. Le déchargement du Maersk Sembawang servira de cas d’école : comment concilier efficacité, sécurité et réactivité dans un contexte d’urgence ? Dans le calme tendu des quais, une certitude s’impose : la mer, même domptée par la technologie, garde toujours le dernier mot.