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L’Afrique : un marché en pleine croissance pour le transport et la logistique

Avec plus d’un milliard d’habitants répartis sur 54 pays, l’Afrique se classe comme le deuxième continent le plus peuplé au monde, après l’Asie. Cette réalité fait de l’Afrique un marché essentiel pour les acteurs du transport et de la logistique, uniquement en considérant ces chiffres. Cependant, ces données deviennent encore plus pertinentes en raison de la politique de croissance adoptée par la plupart des pays africains, à la fois au niveau gouvernemental et individuel.

Selon la Banque mondiale, la prévision de croissance économique pour l’Afrique subsaharienne en 2015 s’établissait à 4,9 %, tandis que celle des pays à “économie avancée” était de 2,4 %. Par conséquent, les États et les consommateurs individuels deviennent des partenaires de plus en plus intéressants, générant des besoins qui se traduiront inévitablement par une augmentation des échanges, qu’il s’agisse d’échanges intra-africains ou avec d’autres continents. L’essor de la classe moyenne dans certaines régions du continent africain contribue à cette volonté d’échanges en stimulant la demande de biens importés, tandis que les gouvernements cherchent à exploiter les ressources propres de leurs pays, augmentant ainsi les exportations. En somme, l’Afrique d’aujourd’hui peut être considérée comme une véritable plaque tournante des échanges à tous les niveaux, dans un mouvement à la fois vers l’intérieur et vers l’extérieur.

Ces développements ont entraîné de réelles améliorations dans les infrastructures en Afrique, que ce soit dans les domaines routier, ferroviaire, portuaire ou aérien. De nombreux investissements, souvent en partenariat avec d’autres pays, ont été mis en place. Par exemple, l’Afrique du Sud a considérablement amélioré son réseau ferroviaire grâce à un plan d’investissement de 5 milliards de dollars US entre 2006 et 2011, démontrant ainsi sa volonté d’évolution. Des projets portuaires et aéroportuaires sont également en cours dans des pays tels que l’Angola et le Nigeria. Parmi les partenaires impliqués dans ces projets, la Chine joue un rôle prépondérant, avec la participation d’entreprises publiques chinoises travaillant en collaboration avec l’Angola et le Kenya, par exemple.

Parallèlement, les infrastructures déjà en place continuent de progresser. Un exemple significatif est celui du Congo Terminal, appartenant au groupe Bolloré, qui a enregistré une productivité record dans la manutention des conteneurs en 2015, avec une multiplication par trois depuis sa création en 2009.

De plus, un certain nombre de pays africains se sont regroupés pour optimiser les investissements et renforcer les échanges. Des exemples de ces regroupements sont la Communauté de l’Afrique de l’Est, la Communauté de l’Afrique de l’Ouest et la Communauté Économique Africaine. Ces initiatives visent à stimuler le commerce intra-africain.

Il est important de souligner que la situation générale des infrastructures en Afrique est loin d’être idéale. À l’ère de l’hyperconnectivité où le commerce électronique se développe à une vitesse impressionnante, ce ne sont plus uniquement les grandes entreprises ou les États qui ont besoin de services logistiques et de transport. Chaque petite entreprise, chaque individu, chaque consommateur peut potentiellement devenir un acteur de ce commerce. Par conséquent, les infrastructures doivent évoluer rapidement pour répondre à cette demande croissante. Il est essentiel que l’Afrique devienne pleinement accessible au marché mondial.

Cependant, il reste encore beaucoup à faire, car le réseau routier, qui est au cœur des solutions logistiques et interconnecté avec tous les autres modes de transport, est souvent de mauvaise qualité. Même dans des pays comme le Kenya, qui se distingue par la qualité de ses routes, seulement 14% de celles-ci sont goudronnées. De plus, bien que des aéroports existent, le nombre de hubs aériens reste insuffisant. Par ailleurs, les disparités entre les pays africains sont très marquées. Les différences administratives, telles que les incohérences dans les procédures douanières, entravent des échanges harmonieux et efficaces. C’est d’ailleurs pour remédier à ce problème que la Communauté de l’Afrique de l’Est a créé un visa commun pour ses pays membres. Enfin, il est important de noter que chaque situation nationale est unique et présente ses propres défis.

Ainsi, les acteurs du secteur de la logistique et du transport doivent poursuivre leur accompagnement des pays africains dans leurs investissements, s’ils veulent favoriser l’essor de ce nouveau marché et en tirer profit. Cependant, ils doivent envisager cet accompagnement à deux niveaux. Tout d’abord, au niveau de chaque pays, en tenant compte des spécificités propres à chacun d’entre eux. Cela implique de comprendre les besoins, les contraintes et les opportunités spécifiques de chaque pays africain. Ensuite, au niveau global, il est nécessaire de créer des hubs et de développer des réseaux intra-africains et intercontinentaux. Cela permettra de faciliter les échanges et de connecter de manière fluide les différentes régions de l’Afrique avec d’autres continents. En adoptant une approche à la fois ciblée et globale, les acteurs du secteur pourront contribuer efficacement au développement du marché africain de la logistique et du transport.