Le transit par le canal de Suez à son plus bas niveau depuis quatre ans
Dans un revirement significatif, le canal de Suez, véritable artère du commerce maritime mondial, enregistre des chiffres de transit au plus bas depuis quatre ans. L’impact direct découle du détournement massif de près de 400 porte-conteneurs par le cap de Bonne-Espérance, suscitant des préoccupations quant à la vitalité de cette voie navigable cruciale.
Selon les dernières données du Fonds monétaire international (FMI), le canal de Suez a subi une baisse impressionnante de 25% de ses transits journaliers au cours de la seconde quinzaine de décembre. Le FMI, en collaboration avec l’université d’Oxford, utilise son système de relevé de données Port watch pour analyser en temps réel les répercussions de la crise de la mer Rouge sur le canal de Suez.
La conséquence directe du détournement massif, que ce soit déjà réalisé, en cours, ou annoncé, par le tour de l’Afrique, concerne au moins 378 porte-conteneurs. Ces navires représentent une capacité totale de près de 5,3 millions d’Équivalents Vingt Pieds (EVP), dans un contexte où la capacité totale déployée dans le monde atteint 28,5 millions d’EVP.
La moyenne mobile sur sept jours du nombre de navires transitant par le canal de Suez a connu une baisse constante au cours de la seconde quinzaine de décembre. Passant d’une moyenne stable de plus de 70 transits par jour en début de mois, ce nombre a chuté à 57 navires pour la semaine la plus récente (au 2 janvier). Ce déclin place actuellement le nombre moyen de transits à son niveau le plus bas depuis plus de quatre ans, une situation alarmante compte tenu de la croissance constante du commerce maritime mondial depuis 2019.
Les porte-conteneurs sont les plus touchés par cette crise, enregistrant une diminution significative par rapport aux chiffres stables des pétroliers et des navires-citernes. Les données du FMI révèlent que, dans la seconde quinzaine de décembre, le nombre de navires transportant de la marchandise sèche, notamment des porte-conteneurs et des transporteurs de voitures, a chuté de 50 à moins de 38 navires par jour.
Cette situation souligne la nécessité d’une gestion prudente des routes maritimes alternatives, ainsi que des implications profondes pour la chaîne d’approvisionnement mondiale et les acteurs du commerce maritime. Les prochains mois révéleront l’ampleur des ajustements nécessaires pour garantir la stabilité et la fluidité des échanges mondiaux.