Depuis des décennies, l’industrie aéronautique mondiale est dominée par un duopole entre Airbus et Boeing, qui détiennent la majeure partie du marché des avions commerciaux. Toutefois, ce statu quo est menacé par l’ascension de COMAC, un constructeur chinois, qui connaît une croissance rapide et pourrait bouleverser cet équilibre

Guillaume Faury, PDG d’Airbus a exprimé Lors d’une récente conférence, des préoccupations croissantes concernant le potentiel de COMAC à perturber cet équilibre et à devenir un concurrent significatif pour les deux géants de l’industrie.

Le constructeur chinois COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China) se distingue avec son programme phare, le C919, un avion monocouloir destiné à rivaliser directement avec des modèles comme l’Airbus A320 et le Boeing 737 Max. Actuellement, COMAC a déjà livré 13 unités du C919, principalement à des compagnies aériennes chinoises. Ce nombre pourrait augmenter dans les années à venir, car le constructeur a déjà enregistré plus de 1 000 commandes pour cet appareil. De plus, l’entreprise cherche activement à obtenir les certifications des régulateurs internationaux, notamment aux États-Unis et en Europe, pour pouvoir exporter ses avions au-delà des frontières chinoises.

Guillaume Faury a fait remarquer que l’accès de COMAC au marché intérieur chinois représente un atout stratégique majeur, étant donné que la Chine est un marché énorme, représentant environ un cinquième de la demande mondiale d’avions. Le soutien du gouvernement chinois à leur firme nationale, ainsi que l’importance croissante du marché chinois pour les compagnies aériennes, rendent leur constructeur  particulièrement bien positionné pour capturer une part significative du marché mondial.

« Il est fort possible que l’évolution de l’industrie aéronautique, passe d’un duopole à un triopole » Guillaume Faury

Face à cette montée en puissance de COMAC, Airbus ne reste pas inactif. Le constructeur européen prévoit d’augmenter sa capacité de production de la famille A320 en Chine, un marché clé pour l’avenir de l’industrie aéronautique. L’une des stratégies d’Airbus pour se renforcer face à la concurrence consiste à mettre en place une seconde ligne d’assemblage final à Tianjin, en Chine, prévue pour cette année. Cela permettrait à Airbus de mieux répondre à la demande croissante, en particulier dans le secteur asiatique.

Guillaume Faury a évoqué la possibilité d’une évolution de l’industrie aéronautique d’un duopole à un « triopole ». En d’autres termes, il reconnaît que COMAC pourrait bien devenir un acteur majeur et concurrencer Airbus et Boeing de manière significative dans les années à venir. Bien que ce scénario ne soit pas encore une réalité, il met en lumière le fait que l’industrie aéronautique se dirige vers un avenir plus compétitif, avec plusieurs géants prêts à se disputer une part de marché.

Il est bien L’émergence de COMAC et la montée en puissance du C919 indiquent que l’industrie aéronautique est sur le point de connaître des changements majeurs. Si la Chine parvient à faire certifier ses appareils à l’international et à augmenter sa production, COMAC pourrait représenter une véritable menace pour les géants Airbus et Boeing. Guillaume Faury, conscient de cette évolution, souligne que l’industrie doit s’adapter et faire preuve de flexibilité face à cette concurrence croissante. Le paysage de l’aviation pourrait bientôt se diversifier, transformant le duopole actuel en un triopole mondial où Airbus devra jouer de ses forces pour maintenir sa position dominante.