L’organisation des transports, Les secrets d’une bonne optimisation
L’organisation du transport devient de plus en plus complexe ces dernières années, notamment en raison de la montée en puissance de l’omni - canal et de la prise en considération de l’impact environnemental. Nous proposons ici des différentes alternatives organisationnelles et technologiques pour aider les entreprises à optimiser leur organisation transport.
Le transport constitue le volet le plus important dans de nombreuses Supply Chains, mais il n’occupe pas encore la place qu’il mérite dans les orientations stratégiques des entreprises. Depuis quelques années, ce maillon essentiel de la chaîne logistique est devenu de plus en plus difficile à maîtriser. La montée en puissance de l’e - commerce et des approches omni-canal ont considérablement complexifié les flux et accéléré les délais de livraison ; le développement à l’international des entreprises demande beaucoup plus d’expertise dans les appels d’offres transports et les contraintes environnementales doivent désormais entrer en ligne de compte. Comment, dans ces conditions et dans tout cet embrouillement de flux, de transporteurs, de sous-traitants, de nouvelles technologies et de réglementations diverses, peut-on trouver des pistes d’optimisation de l’efficacité, de la flexibilité et de l’évolutivité de son transport ?
Revoir régulièrement ses plans de transport
La bonne nouvelle, c’est que la complexité du sujet offre plus de pistes de recherche et de plus grandes opportunités d’optimisation qu’auparavant. Aujourd’hui, les plans de transport sont rarement définis pour plus de 3 ans, pendant lesquels le volume du flux, les attentes clients, les fournisseurs et les caractéristiques de l’offre transport ont beaucoup changé. La mauvaise nouvelle, c’est qu’il va falloir sérieusement s’organiser pour s’attaquer au travail gigantesque de revoir régulièrement et de fond en comble ses plans de transport. Certains, comme Amazon ou Unilever, n’économisent pas sur les moyens humains et les systèmes d’informations, car ils sont convaincus que le transport constitue un élément stratégique qui les aide à se démarquer de la concurrence. Pour d’autres, la prise de conscience est moins évidente. Il y a 10 ans encore, le transport était le parent pauvre de l’organisation, mais petit à petit, l’idée que l’on peut exploiter mieux ou différemment les ressources de transport fait son chemin. Et pas seulement pour réduire les coûts, mais aussi pour garantir un meilleur niveau de service, une promesse client qui peut avoir une influence sur le modèle économique.
Profiter de l’informatique
Aujourd’hui, l’informatique donne de la visibilité avant d’installer le moindre outil, d’externaliser ou au contraire d’investir dans des équipes excessives. Pour optimiser son transport, il faut d’abord s’appuyer sur une vision claire du rôle du transport dans l’activité de son entreprise. Ensuite, pour être capable d’identifier des leviers d’optimisation, on doit disposer d’une bonne visibilité sur la situation actuelle : transporteurs, profils de clients, zones géographiques, distances, volumes, tournées, tarifs, types de colis, qualité de service, etc. Signalons que beaucoup d’industriels et de distributeurs utilisent encore Excel pour gérer leur transport et ne sont pas équipés d’outils informatiques spécialisés de type TMS (Transport Management Systems) qui les aideraient non seulement à contrôler leurs coûts, mais aussi et surtout à mieux identifier les pistes d’amélioration. ‘‘Il faut au minimum avoir une vision un peu centralisée et homogène de ce qui se passe sur le maillon transport pour pouvoir donner une promesse fiable à ses clients. Cela passe par la mise en place de méthodes et d’outils informatiques’’, expliquent les spécialistes.
Savoir externaliser
Certaines grandes sociétés choisissent de piloter les flux en central pour le compte de leurs différents sites, et peuvent même aller jusqu’à créer une organisation séparée qui propose ses services à d’autres clients en interne. D’autres choisissent la solution de l’externalisation à un organisateur de transport. Il ne faut pas se limiter dans ce cas à laisser son prestataire se débrouiller comme il veut avec tous ses ordres de transport. Un cahier des charges bien défini est une nécessité pour les entreprises qui externalisent. Le client doit y expliquer ses attentes et bien expliciter les valeurs logistiques car les palettes hors normes, les fiches mal renseignées sur les poids et les dimensions peuvent ensuite occasionner des problèmes de facturation et de traçabilité inutiles. A un niveau plus tactique, il est également recommandé d’informer son prestataire le plus en amont possible des variations prévues dans les volumes liés à des opérations particulières. La tendance actuelle en matière de prestation est d’ailleurs d’aller au-delà du pilotage opérationnel et du suivi d’exécution avec les tours de contrôle. Le 4PL propose également des solutions d’optimisation dynamique qui consistent à rechercher d’une façon proactive des contre - flux sur des parties du plan de transport du client, et ainsi de réduire les coûts.
Le suivi en temps réel
Le chargeur peut également souhaiter maintenir une certaine visibilité sur son organisation transport. ‘‘Nous observons chez les acteurs de la grande distribution la volonté de réintégrer chez eux la partie semi-remorques, ce qui leur permet de garder la main sur le suivi de leurs marchandises’’, informe un professionnel. La nouvelle tendance est au temps réel, à la récupération des statuts de preuves de livraison avec un retour d’informations vers le chargeur. Cette possibilité ouvre de belles perspectives pour les chargeurs et les organisateurs de transport qui vont s’appuyer sur des indicateurs factuels afin de mesurer la qualité de service de leurs transporteurs, désormais notés. C’est nouveau, les transporteurs peuvent également être notés sur leur taux de remontée des informations à temps.
La mutualisation des plates-formes
Cependant, de nombreux transporteurs recourent à la sous-traitance en cascade, ce qui ne favorise pas cette remontée d’informations par les mobiles, le web ou l’EDI. C’est là qu’interviennent des plates-formes collaboratives ouvertes de suivi opérationnel des ordres de transport. L’objectif est d’avoir un seul outil, mutualisé, pour travailler avec l’ensemble du marché car pour les transporteurs, c’est compliqué d’avoir à utiliser un grand nombre d’outils en fonction du choix des organisateurs de transports pour lesquels ils travaillent. La remontée d’information vers la plate-forme, en temps réel, se fait à partir d’une application sur Smartphone. A terme, les prestataires envisagent de proposer aussi des services d’optimisation basés sur la recherche de combinaisons de flux en temps réel. Une autre plate-forme digitale pourrait faire bouger les lignes de l’optimisation transport. Il s’agit d’une sorte d’Uber du fret. La plate-forme met en relation immédiatement le chargeur, qui a défini un besoin précis (avec choix de délai, de niveau de service, de type de transport, etc.), avec le transporteur référencé le plus proche, géo-localisé via une application Smartphone. La qualité de la prestation est suivie en temps réel, et dès que la livraison est effectuée, la photo du BL déclenche l’envoi par mail de la facture au client. La plate-forme peut bien sûr s’interconnecter avec des WMS ou des ERP. C’est une rupture technologique, car cela va permettre aux outils de production qui nécessitent de faire appel à du transport de travailler en temps réel, et de manière automatisée.